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Novantica - FMB 2019

Sprezzatura: un certain « je ne scais quoi »

Montréal Baroque est maintenant ouvert aux propositions pour l’édition de Juin 2019! 

Le sujet Sprezzatura est subtil mais prie tous les participants de prendre des risques: oubliez tout ce qu’on vous a appris et laissez sortir votre côté sauvage, que parle la bête!, cet animal musical enfin libre! L’éloquence et la réthorique de la musique seront les saveurs de Montréal Baroque 2019!

Quand j’ai mentionné le titre Sprezzatura à mes amis italiens, ils ont levé les bras en riant parce qu’à notre époque, le mot signifie « poubelles » ou « déchets »! 

Sprezzatura, tel que défini par Baldassare Castiglione dans son Book of the Courier (1528), « est une certaine nonchalance, afin de dissimuler tout art et de rendre tout ce qu’on dit ou fait comme si cela avait été accompli sans effort et avec presqu’aucun raisonnement ». Dans les arts, Sprezzatura se traduit comme une négligence cultivée avec des textures rugueuses, des bords tranchants et un arc-en-ciel de couleurs qui sont contrastées avec raffinement, pour qu’une apparente beauté naturelle en résulte. On retrouve une esthétique semblable dans les philosophies japonaises et chinoises avec le concept de shibui, qui imprègne les beaux-arts avec tout ce qui semble naturel. 

En 1676, Thomas Mace a écrit:

Quand deux violons jouent en consort, si parfaitement juste l’un avec l’autre, il est préférable quand l’un joue un peu d’avance ou en retard de l’autre… avec un certain « Je ne scais quoi » avec des dissonances fréquentes et un assaisonnement plaisant obtenu.

En d’autres mots, une prestation idéale en est une où les musiciens ne joueraient pas précisément ensemble! Quel concept, dans notre monde « métronomique » contemporain où la précision et l’uniformité sont considérées comme les qualités premières de tout groupe qui se respecte!

L’idée d’un certain « je ne scais quoi », ou une expression libre dans la prestation, semble universelle à tous les Européens qui écrivent à propos de la musique de la Renaissance jusqu’au baroque tardif. De Praetorius à Haydn et de Caccini jusqu’à Quantz, la notion de relâchement du temps ou encore une relation plus libre entre les tactus fait intégralement partie de la tradition musicale. Cette liberté est une ode en l’honneur de l’élégance et de l’éloquence de l’expression musicale. 

Envoyez-nous vos propositions de concert créatifs d’ici le 15 mai, afin qu’on puisse annoncer les idées de l’an prochain en juin, à l’édition 2018 du festival!